Plus de 200 musulmans, catholiques et juifs ont marché côte à côte lundi à Villeurbanne, après l’incendie d’un coran dans une mosquée de la ville.
Dans une atmosphère empreinte de fraternité, une marche symbolique a relié trois lieux de culte à Villeurbanne : la mosquée Errahma, l’église Sainte-Madeleine et la synagogue Keren Or. Plus de deux cents personnes, catholiques, juives et musulmanes, ont marché côte à côte lundi, en réaction à l’incendie d’un exemplaire du Coran dans une mosquée de la ville. L’initiative, rare depuis la reprise du conflit israélo-palestinien, a été portée par des citoyens et des responsables religieux locaux.
Pour Margault Odet, ingénieure et habitante de Villeurbanne venue avec son mari et leurs trois enfants, il est essentiel que des croyants de différentes confessions s’écoutent et marchent ensemble, dans un contexte où beaucoup se sentent en insécurité. Elle souligne l’importance de démontrer que la coexistence pacifique est possible. Laure Charbonnier, quadragénaire de confession musulmane, partage ce sentiment d’insécurité qu’elle juge persistant depuis des années, aggravé par les tensions internationales.
Azzedine Gacci, imam à Villeurbanne, a fait part de son inquiétude face à la montée des discours de haine et à la stigmatisation des musulmans. Il a noté que les mosquées, autrefois ouvertes en continu, ont désormais renforcé leur vigilance, notamment pendant les prières.
La marche a également été une manière de raviver le dialogue entre communautés religieuses, dans une ville historiquement attachée au respect des origines et des cultures. Olivier de Gersigny, curé de la paroisse Sainte-Madeleine, a exprimé la volonté de mettre en lumière les initiatives positives et de faire vivre l’entente interreligieuse, particulièrement après les épreuves traversées par la communauté musulmane. Ce rassemblement se voulait un appel à la fraternité et au vivre-ensemble, face à la violence symbolisée par la profanation du livre sacré.
Sur les marches de l’hôtel de ville, la rabbine Daniela Touati a exprimé un message de refus de la haine et de la violence. Le cortège a été accueilli par le maire de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael. Un peu plus tôt dans la journée, un rassemblement distinct avait réuni environ six cents personnes à Lyon, en soutien aux militants présents sur un bateau à destination de Ghaza, intercepté par les autorités israéliennes.