14 ans après son instauration le football professionnel en Algérie peine à trouver sa voie et l'équilibre qui lui permettra d'avancer. Depuis son lancement, il reste confronté à des situations que ses initiateurs n'ont pas pris soin d'étudier, préalablement, et de prévoir tous les scénarios, même les plus pires.
Résultat des courses, le football professionnel navigue à vue sans une véritable feuille de route. La situation interpelle tous les acteurs qui gravitent autour de cette activité. Ce qui se passe actuellement nous renvoient à la situation qui prévalait avait l'installation de la réforme sportive ( 1977 ) et le contexte qui prévalait à l'époque. Les motivations qui ont présidé à la mise en place de la réforme (1977) et l'instauration du professionnalisme (2011) étaient les mêmes au départ.
Donner un nouveau souffle au football algérien. Alors comment expliquer la réussite immédiate et totale de la première initiative ( la reforme sportive ) et les difficultés auxquelles est confronté le football professionnel depuis son instauration (14 ans) ? La réponse est simple. Tous les moyens ( humains, financiers, administratifs, structurels, l'accompagnement ...) ont été garantis par l'État. Les fédérations, ligues, associations ( clubs ) toutes disciplines confondues, ont bénéficié du soutien sur tous les plans de l'État et de ses démembrements. Au bout de quelques années la réforme sportive a atteint son rythme de croisière. Pas le moindre grain de sable n'a freiné la machine.
L'État voulait que la réforme sportive soit une réussite. Elle le fût grâce à la présence et l'assistance permanente de l'État. Des clubs sportifs sont passés sous la bannière d'entreprises nationales.
Celles ci ont délégués des compétences managériales, financières pour accompagner le chapitre sportif. Pour atténuer un tant soit peu le chauvinisme et anticiper sur la violence, des noms de clubs ont été changé, les cercles, lieux de rencontres des supporters, ont été fermés.
La gestion financière des clubs (associations sportives de performances, ASP) était partout pareille. Le football professionnel, depuis 2011 à nos jours, n'a pas bénéficié de la même attention. Plus grave, il a été lancé sans les garanties d'usage.
Des entreprises majoritaires dans le capital des clubs érigés en société sportive par actions (SPA) ne se sont pas foulée la rate pour s'assurer leur fonctionnement à travers la distribution de salaires faramineux, sans aucun lien avec les " performances " sur le terrain.
Le professionnalisme n'a été ni protégé, ni sécurisé. Les histoires d'argent dépensé à droite et à gauche, les commissions occultes empochées par des intermédiaires, avec la complicité de joueurs et " dirigeants ", sont la preuve de l'échec patent du professionnalisme en Algérie.
La mauvaise note de la réforme sportive reste le désengagement précipité ( 1994) des entreprises du sport. Le professionnalisme version 2011 marche sur ses pas.
Par Yazid Ouahib