Cité Fadila-Saâdane à Constantine : Une cri de detresse face à un péril imminent

02/02/2025 mis à jour: 23:02
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Les bâtiments menacent de s’effondrer à tout moment (Photo :Yousra S.)

Une nouvelle fois, les habitants de la cité Fadila-Saâdane, plus connue sous le nom de «Madame Rock», interpellent désespérément le wali de Constantine, Abdelkhalek Siouda. 

Ces familles, livrées à une insécurité quotidienne, voient leur cadre de vie se détériorer inexorablement, sans entrevoir la moindre issue favorable. 

Confrontés à un danger permanent, nombre d’entre eux témoignent de la menace qui pèse sur leurs habitations, dont l’effondrement semble inéluctable. Le constat est le suivant : des immeubles en ruine, une population en détresse. «Les balcons se sont déjà écroulés à plusieurs reprises, mettant en péril aussi bien les résidents que les passants. 

Pourtant, malgré l’évidence du danger, les autorités, qu’il s’agisse du wali ou des élus locaux, restent sourdes à nos appels», s’insurge un habitant de l’immeuble 1. Une vidéo récemment diffusée par un riverain illustre avec une acuité glaçante l’état avancé de délabrement des bâtiments, où l’on aperçoit des enfants jouer sous des balcons menaçant de s’effondrer à tout instant. 

Mais le péril ne s’arrête pas là. Outre la vétusté alarmante des immeubles, les infrastructures de base sont également à l’agonie. Le réseau d’évacuation des eaux usées est totalement délabré, plongeant le quartier dans une insalubrité intolérable durant l’hiver. 

Ce tableau accablant, en plein cœur du chef-lieu de la wilaya, suscite une indignation légitime parmi les habitants. Faute d’entretien, certains d’entre eux ont tenté des rénovations improvisées, compromettant davantage la stabilité des structures déjà fragilisées. Sur-place, la situation dépasse de loin ce que laissent entrevoir les vidéos relayées sur les réseaux sociaux : des immeubles inclinés, des murs lézardés, un effondrement redouté à tout instant.

Des solutions superficielles 

Loin d’être un cas isolé, l’immeuble 2 souffre lui aussi de graves dégradations. Pourtant, au lieu de remédier aux défaillances structurelles, les autorités se sont contentées, à l’occasion des préparatifs du CHAN, de masquer la décrépitude des lieux sous une simple couche de peinture. «Ils ont préféré maquiller les façades pour impressionner les délégations étrangères, au lieu de traiter le problème à la racine», déplore un habitant face à cette politique de camouflage. 

Par ailleurs, les riverains dénoncent une politique de logement perçue comme profondément inéquitable. «Les autorités se félicitent de distribuer en masse des logements sociaux, souvent attribués à des bénéficiaires indus, tandis que nous, habitants de cette wilaya, sommes laissés-pour-compte», s’indigne un interlocuteur.

 Il pointe également du doigt le contraste saisissant entre l’essor incontrôlé des bidonvilles – constructions illicites en principe réprimées par la loi – et l’explosion des logements inoccupés ou mis en vente à la circonscription administrative d’Ali-Mendjeli, ou aux nouvelles villes à El Khroub et à Aïn Abid. 

«Aujourd’hui, même un célibataire gagnant 40 000 DA par mois ne peut prétendre à un logement participatif, alors qu’en est-il des pères de famille ?», s’interroge-t-il, résigné. Face à cette situation critique, les habitants exhortent les autorités à réagir avant qu’un drame ne se produise. 

Pour rappel, lors d’une conférence de presse, le wali avait affirmé que les résidents de la cité Kouhil-Lakhdar (dite Djenane-Zitoune) étaient prioritaires par rapport à ceux de Fadila-Saâdane. 

Une déclaration qui a accentué le sentiment d’abandon des habitants, lesquels réclament aujourd’hui une intervention immédiate du chef de l’exécutif local. Il y va non seulement de leur dignité, mais surtout de leur sécurité, avant que l’irréparable ne survienne.                                   

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