Après le dialogue avec le Canada et le Mexique : Trump suspend son projet d’imposition

05/02/2025 mis à jour: 20:24
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Photo : D. R.

Donald Trump a suspendu, lundi, pour un mois son projet d’imposition de droits de douane au Canada et au Mexique. En sera-t-il de même avec Pékin, alors que l’inquiétude a atteint son paroxysme dans la perspective d’une guerre commerciale ?

Trump devait s’entretenir hier avec le président chinois sur ce sujet. En tout cas, avec la présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, et le Premier ministre canadien démissionnaire, Justin Trudeau, des accords de dernière minute ont pu être trouvés, il y a deux jours, pour renforcer les contrôles aux frontières afin de limiter l’afflux de migrants et de fentanyl – un opioïde meurtrier – aux Etats-Unis.

Le président américain menaçait ses deux voisins d’instaurer des droits de douane de 25% sur leurs produits s’ils n’entreprenaient rien dans ce domaine. Il a accepté de temporiser, en se disant «très satisfait» des négociations avec M. Trudeau et en saluant sa «conversation amicale» avec Mme Sheinbaum.

Quant à la Chine, il menace d’imposer 10% supplémentaires sur les droits de douane déjà existants. «Les guerres commerciales ne font pas de gagnant», a rappelé lundi l’ambassadeur chinois à l’ONU, Fu Cong, ajoutant qu’il ne pensait pas que rehausser les droits de douane «bénéficie aux Etats-Unis eux-mêmes». En se saisissant de cette arme redoutable qu’est le tarif douanier, Trump a réussi quand même à obtenir du Canada et du Mexique quelques engagements qui ne sont pour lui déplaire.

10 000 agents pour protéger la frontière

Le Mexique s’est engagé à envoyer 10 000 soldats supplémentaires à la frontière avec les Etats-Unis. Le Canada a, lui, promis de nommer un responsable entièrement dédié à la lutte contre le trafic de fentanyl, de lancer une force d’intervention conjointe avec les Etats-Unis contre le crime organisé et d’inscrire les cartels mexicains sur sa liste des organisations terroristes.

Il prévoit 1,3 milliard de dollars canadiens pour renforcer les contrôles à la frontière, notamment avec «de nouveaux hélicoptères» et «plus de personnel». Au final, «près de 10 000 agents sont et seront sur le terrain pour protéger notre frontière», a assuré le Canadien.

Les marchés financiers avaient réagi négativement lundi, effrayés par la perspective d’une vaste guerre commerciale et les promesses de représailles du Canada et du Mexique. Un tel scénario a fait craindre des pertes d’emplois et des augmentations de prix dans toute l’Amérique du Nord.

L’Europe, elle, n’est pas en reste, puisque les menaces de tarifs douaniers agitées par Donald Trump à son encontre ont impacté les travaux des dirigeants des pays de l’UE, réunis à Bruxelles pour tenter de doper leurs dépenses militaires face à la menace russe et sous la pression du nouveau président américain. Ce dernier exige désormais que les pays européens doublent au minimum leurs dépenses militaires, en y consacrant au moins 5% de leur PIB. Bruxelles estime que le bloc devra investir 500 milliards d’euros en plus dans la défense sur la décennie à venir.
 
 

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