La demande accrue de remplissage des réserves en Europe se reflète dans les prix élevés du gaz
pour les mois d’été. Des cours qui sont plus chers que ceux contenus dans les contrats couvrant
l’hiver 2026. Un phénomène inhabituel qui s’est produit pour la dernière fois fins 2021 et 2022.
Les sites de stockage de gaz naturel en Europe se sont vidés plus rapidement en ce début d’année qu’au cours des hivers récents et sont actuellement remplis à 59%, selon les dernières données de Gas Infrastructure Europe. Une situation qui pourrait soutenir encore plus la courbe déjà haussière des cours du gaz et créer une tension supplémentaire sur le marché gazier, notamment au vu de l’expiration de l’accord gazier russo-ukrainien et de la nécessité pour l’UE de reconstituer les stocks à 90% d’ici le 1er novembre.
Le besoin de l’UE d’acheter davantage de gaz aura ainsi des répercussions dans le monde entier, ce qui pourrait détourner les cargaisons de GNL de l’Asie. Les inquiétudes concernant le stockage de gaz du vieux continent, dans un contexte de temps plus froid que prévu et la fin du transit du gaz russe via l’Ukraine, contribuent d’ores et déjà à soutenir les prix déjà élevés du gaz européen, qui se négocie à son plus haut niveau depuis quatorze mois.
La demande accrue de remplissage des réserves en Europe se reflète également dans les prix élevés du gaz pour les mois d’été. Des cours qui sont plus chers que ceux contenus dans les contrats couvrant l’hiver 2026. Un phénomène inhabituel qui s’est produit pour la dernière fois fins 2021 et 2022, lorsque le groupe russe Gazprom a cessé de remplir les réserves européennes.
La concurrence mondiale, notamment sur le marché du GNL, va aller crescendo, selon de analyses répercutées par Reuters, car l’UE doit trouver quelque 12 milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires dans les prochains mois. L’Europe pourrait devoir acheter ainsi au moins une centaine de cargaisons de gaz supplémentaires cet été, d’une valeur d’environ 6 milliards de dollars aux prix actuels, pour reconstituer ses stocks après une chute des niveaux de stockage cet hiver en raison du froid et d’un arrêt de l’approvisionnement russe.
D’ici fin mars, les niveaux de stockage pourraient chuter à 30-35% de leur capacité, a déclaré un analyste. L’année dernière, les réserves de gaz de l’UE étaient remplies à 58% à la fin mars. Si les stocks tombent à 35% de leur capacité, soit environ 38 milliards de mètres cubes, les acheteurs européens devront trouver 12 milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires sur le marché mondial cet été, par rapport à 2024, souligne une autre analyse citée par l’agence de presse.
Ces 12 milliards de mètres cubes équivalent à environ 120 méthaniers d’une valeur de 6 milliards de dollars aux prix actuels, selon les calculs de Reuters. «L’Europe devra maintenir des prix élevés pour continuer à attirer l’approvisionnement spot et détournable en GNL en provenance d’Asie», selon les traders. Les prix du gaz TTF pour les premiers mois de l’année s’échangeaient autour de 49 euros/MWh il y a une semaine contre 27,70 euros/MWh il y a un an - mais toujours bien en deçà de leur pic au-dessus de 300 euros/MWh pendant la crise énergétique de 2022.
Pour la première fois depuis cinq ans : L’agence Moody’s relève la note de l’Argentine
L’agence de notation Moody’s a relevé la note de crédit souverain à long terme de l’Argentine pour la première fois en cinq ans, passant de «Caa3» à «Ca», citant l’action du gouvernement pour stabiliser les finances extérieures du pays. L’agence américaine a pris en compte notamment l’excédent commercial record de 18,9 milliards de dollars réalisé par l’Argentine en 2024, reflétant «l’impact des politiques économiques engagées par le gouvernement».
Selon Moody’s, l’administration du président Javier Milei a hérité d’une «inflation galopante, de réserves internationales épuisées et de déséquilibres économiques importants qui ont conduit à une très forte probabilité d’un événement de crédit». «Un ajustement budgétaire décisif, ainsi que des mesures visant à stopper le financement monétaire ont été mis en place et se sont avérés efficaces pour remédier aux déséquilibres», a souligné l’agence de notation.
Les marchés financiers argentins ont été également «dynamiques grâce aux politiques strictes de déficit zéro, au ralentissement de l’inflation et à l’engagement du gouvernement à honorer ses obligations en matière de dette», a-t-elle encore précisé. Moody’s a relevé la note de crédit de l’Argentine, après une dégradation en 2020 lorsque les pourparlers de restructuration de la dette étaient perturbés par la pandémie mondiale, ayant augmenté le risque pour le pays de tomber en défaut de paiement. R. E.