- Avec l’augmentation générale des contaminations à la Covid-19, quel est le point de la situation en milieu scolaire ?
La situation est alarmante, voire très inquiétante. Le nombre de cas contaminés est en augmentation continue. La maladie touche aujourd’hui tout le monde et surtout les élèves, tous cycles confondus.
En parallèle, les moyens de prévention et de dépistage sont dérisoires. Il y a un manque flagrant de moyens permettant de respecter le protocole sanitaire. Il n’y a pratiquement pas de tests dans les établissements scolaires.
Quand on donne 3 tests PCR à un établissement de 1000 élèves sans compter le personnel, notre conclusion est que les moyens de dépistage nécessaires ne sont pas mis à la disposition des écoles.
Même pour les tests sérologiques qui coûtent aujourd’hui 3000 DA, les parents d’élèves ne peuvent pas les prendre en charge. Et nos établissements n’ont pas le budget nécessaire pour la protection des élèves et du personnel.
- Beaucoup d’établissements ont fermé. Qu’en est-il au juste ?
Effectivement. Mais il y a deux sortes de fermetures. Selon l’instruction interministérielle du 10 janvier 2021, la fermeture se fait après accord du médecin des différentes Unités de dépistage et de suivi (UDS) et de la commission composée des services de la santé au niveau local.
La fermeture d’un établissement ne peut se faire dans cette situation que si 3 cas confirmés sont recensés dans 3 classes différentes en l’espace de quelques jours, voire au maximum une semaine. Mais cette mesure n’est pas très suivie.
Toutefois, il y a beaucoup de fermetures de classes et d’établissements sur décision du personnel de l’établissement et des parents d’élèves, décision prise de concert.
En tant que syndicat, nous refusons cette manière anarchique de fermer les établissements. Sommes-nous pour ou contre la fermeture de 10 jours pour tous les établissements de la République ?
En tant que syndicat, nous n’avons pas les compétences scientifiques et sanitaires pour donner un avis là-dessus. Par contre, nous appelons le Conseil scientifique de suivi de la pandémie de la Covid-19 de prendre ses responsabilités et de se prononcer sur cette question préoccupante.
- En attendant, qu’est-ce qu’il y a lieu de faire ?
Il est important, voire urgent de mettre à la disposition des établissements scolaires les moyens nécessaires pour le dépistage en premier lieu, puis ceux en relation avec le protocole sanitaire.
Ce protocole justement, établi en 2021, souffre aujourd’hui d’un manque de dispositifs et mesures complémentaires en lien avec l’évolution de la situation épidémiologique. Sa mise à jour doit nécessairement comporter l’obligation vaccinale. Une clause obligatoire pour faire respecter le protocole sanitaire.
Sachant que les directeurs des établissements sont responsables de la santé des élèves et du personnel, nous, en tant que syndicat, nous déclinons toute responsabilité par rapport à la protection sanitaire tant que nous n’avons pas les moyens pour le faire.