Afghanistan : plus de 10% de la population pourrait être privée de soins fin 2025 faute d'aide américaine

15/04/2025 mis à jour: 05:29
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Plus de 10 % des habitants d’Afghanistan risquent de ne plus avoir accès aux soins d’ici la fin de l’année 2025 à la suite de l’arrêt de l’aide américaine, a alerté l’Organisation mondiale de la Santé. Le système de santé, déjà affaibli, se retrouve dans une situation critique depuis que les États-Unis ont suspendu leur soutien en janvier. Il y a un mois, l’OMS signalait déjà que 1,6 million de personnes n’avaient plus accès à des soins vitaux en l’absence de financements alternatifs.

Aujourd’hui, ce chiffre s’élève à trois millions de personnes, selon Edwin Ceniza Salvador, représentant de l’organisation en Afghanistan, qui estime que deux à trois millions d’Afghans supplémentaires pourraient bientôt être dans la même situation. Le pays, qui compte environ 45 millions d’habitants, est l’un des plus pauvres du monde. Depuis la fin du financement américain, 364 centres de santé ont déjà fermé et 220 autres sont menacés. L’OMS s’inquiète du risque croissant de décès liés à cette crise sanitaire. Malgré les efforts d’autres donateurs pour compenser l’arrêt du soutien américain, l’écart à combler reste considérable. Les États-Unis, qui étaient jusque-là les premiers contributeurs humanitaires dans le pays, ont supprimé 83 % des programmes de leur agence de développement USAID, représentant 42 % de l’aide humanitaire mondiale consacrée à l’Afghanistan.

En parallèle, la situation migratoire s’aggrave. Près de 60 000 Afghans ont été contraints de retourner dans leur pays entre le 1er et le 13 avril après l’annonce par le Pakistan d’une campagne d’expulsion massive visant des centaines de milliers de migrants. L’Organisation internationale pour les migrations a précisé que ces retours se sont effectués principalement via les postes-frontières de Torkham et de Spin Boldak. Avec ces retours massifs, les besoins humanitaires explosent, notamment dans les régions frontalières et les zones d’accueil déjà sous pression, selon Mihyung Park, responsable de l’OIM en Afghanistan.

Actuellement, trois millions d’Afghans vivent au Pakistan. Parmi eux, 800 000 ont perdu leur carte de résident en avril, tandis que 1,3 million bénéficient encore d’un permis de séjour temporaire valide jusqu’au 30 juin grâce à leur enregistrement auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Les autres vivent sans papiers officiels, dans une grande précarité.

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