Les limiers de la section de recherches et d’investigations du groupement territorial de la Gendarmerie nationale de Annaba ont porté un coup décisif à un réseau international de trafic de bijoux, dans une opération qui met en lumière l’ampleur des circuits illicites reliant l’Algérie à l’Europe.
Trois officiers et agents des Douanes, deux policiers et un civil ont été placés sous mandat de dépôt jeudi tard dans la soirée par le magistrat instructeur de la 2e chambre du tribunal correctionnel d’El Hadjar.
Une décision prise sur recommandation du parquet contre le présumé réseau de contrebande de bijoux, à la suite d’une enquête explosive révélant une affaire de crime organisé mêlant contrebande et infraction à la législation des changes, avons-nous constaté sur-place. Selon des sources proches de la gendarmerie nationale, «tout a commencé le 22 mai dernier, lorsqu’un contrôle routier de routine à proximité de l’aéroport international Rabah-Bitat de Annaba a mis au jour un trafic insoupçonné.
Les gendarmes de la section de recherches et d’investigations du groupement de la Gendarmerie nationale ont intercepté une Volkswagen à bord de laquelle se trouvaient un policier en uniforme et un second individu».
Mais la surprise est venue du coffre. A l’intérieur : quatre valises remplies de sacs transparents contenant pas moins de 91 kilogrammes de bijoux de fantaisie, en argent blanc et en métal jaune. Une marchandise strictement interdite à l’importation, selon la réglementation algérienne régissant les métaux précieux.
A cela s’ajoutaient des documents commerciaux non officiels – notamment des bons portant les noms de commerçants locaux et des montants élevés – confirmant l’existence d’un réseau structuré, bien rodé et transfrontalier. Selon des sources sécuritaires, l’opération aurait été montée depuis Marseille.
Les bijoux, expédiés illégalement, étaient destinés à alimenter le marché parallèle à Annaba. «L’enquête, ouverte sur instruction du parquet après réception d’un renseignement jugé fiable, a très vite mis en évidence l’implication présumée de fonctionnaires censés protéger les frontières.
Des douaniers et des policiers sont suspectés d’avoir facilité le passage de la marchandise en toute discrétion, avant d’être arrêtés.»
Les premiers éléments recueillis pointent une organisation méticuleuse et des complicités bien établies, avec pour toile de fond un trafic lucratif aux ramifications européennes.
Le fournisseur principal, Yassine qui réside en France, est en fuite. Le magistrat instructeur poursuit ses investigations pour identifier d’autres complices et remonter la filière marseillaise. Annaba
De notre bureau M.-F. G.