L’UNRWA a indiqué, hier, que les enfants de la bande de Ghaza «endurent des souffrances inimaginables», au moment où l’enclave palestinienne continue de faire l’objet d’agressions sionistes barbares et de blocus humanitaire étouffant.
La communauté internationale poursuit sa mobilisation contre l’entreprise génocidaire que mène sans relâche Israël à Ghaza. L’Espagne a, de nouveau, exprimé sa colère face aux exactions de l’armée israélienne et à l’épuration ethnique en cours dans les Territoires occupés.
La communauté internationale «doit envisager de sanctionner Israël pour qu’il mette fin à la guerre» à Ghaza, a estimé, hier, le ministre espagnol des Affaires étrangères, avant une réunion des pays européens et arabes à Madrid pour demander l’arrêt de l’offensive israélienne. Après la récente extension des opérations militaires israéliennes à Ghaza, plusieurs pays, considérés par Israël comme des alliés, ont ajouté leur voix à la pression internationale croissante pour mettre fin à la guerre dans le territoire palestinien.
Un blocus de deux mois y a aggravé les pénuries de nourriture, d’eau, de carburant et de médicaments, faisant craindre une famine. Les organisations humanitaires affirment que le peu de fournitures qu’Israël a laissé entrer ces derniers jours est loin de répondre aux besoins.
Madrid accueille, depuis hier, 20 pays ainsi que des organisations internationales pour voir comment mettre fin à la guerre, a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères, Jose Manuel Albares, à la radio France Info. «A très court terme, pour arrêter cette guerre qui n’a plus de but et faire entrer l’aide humanitaire de façon massive, sans entrave, de façon neutre, que ce ne soit pas Israël qui décide qui peut manger et qui ne peut pas, je le dirai à la table ici à Madrid, on doit envisager des sanctions», a-t-il souligné. «Il faut tout faire, il faut tout faire, tout envisager pour arrêter cette guerre», a-t-il martelé, après que l’Union européenne a décidé cette semaine de revoir son accord de coopération avec Israël.
Une précédente réunion de ce type, organisée à Madrid l’année dernière, avait rassemblé des pays tels que l’Egypte, la Jordanie, le Qatar, l’Arabie Saoudite et la Turquie, ainsi que des nations européennes, telles que l’Irlande et la Norvège, qui ont reconnu l’existence d’un Etat palestinien. La réunion d’hier, à laquelle participent également des représentants de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique, vise à promouvoir une solution à deux Etats au conflit israélo-palestinien.
Rappelons que l’incident survenu mercredi dernier en Cisjordanie occupée, lorsqu’une délégation de diplomates étrangers, dont plusieurs Européens, a été ciblée par des tirs d’armes à feu israéliens, a ouvert encore plus les yeux de la communauté internationale sur les pratiques criminelles d’une entité fasciste.
Blocus humanitaire
«Israël, étant signataire de la Convention de Vienne, a l’obligation de garantir la sécurité de tous les diplomates étrangers», a déclaré Kaja Kallas, haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, suite à cet incident.
Pour elle, il s’agit d’une question de «crédibilité» : l’UE ne peut prôner le droit international en Ukraine tout en tolérant les violations à Ghaza. La reprise timide de l’aide humanitaire (100 camions autorisés en deux jours) est jugée insuffisante par l’ONU, qui dénonce un blocus «intenable» ayant causé plus de 54 000 morts, selon les sources locales. Les Européens, après de longs mois de laxisme, s’unissent ces derniers jours pour dénoncer une escalade militaire «moralement injustifiable» et une situation humanitaire catastrophique.
L’UE a, d’ailleurs, revu son accord d’association avec Israël, tandis que Londres a suspendu des négociations sur un accord de libre-échange. Alors que les Etats-Unis affichent une position ambiguë, l’Union européenne durcit progressivement le ton, tandis qu’en Israël même, des voix s’élèvent pour dénoncer les excès de l’offensive militaire, souligne Abdelkader Reguig, auteur, dans une contribution publié samedi dans la presse nationale. «L’administration du président Trump maintient un soutien traditionnel à Israël, mais adopte une posture distante.
Le président Donald Trump, évitant toute rencontre avec Benyamin Netanyahu lors de sa récente tournée au Moyen-Orient, privilégie des initiatives parallèles, comme les négociations directes avec le Hamas pour la libération d’otages ou la reprise des pourparlers sur le nucléaire iranien», explique-t-il.
Dans ce contexte, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a indiqué, hier, que les enfants de la bande de Ghaza «endurent des souffrances inimaginables» et «doivent être protégés», au moment où l’enclave palestinienne continue de faire l’objet d’agressions sionistes barbares et de blocus humanitaire étouffant. «Les enfants de Ghaza souffrent de la faim, ils sont déplacés et exposés à des attaques aveugles», a écrit l’UNRWA dans un message publié hier sur les réseaux sociaux. Selon le Fonds de l’ONU pour l’enfance (Unicef), «plus de 950 enfants auraient été tués en seulement deux mois à Ghaza», ravagée par une agression génocidaire sioniste depuis le 7 octobre 2023.
Les forces de l’occupation sionistes ont repris leur agression le 18 mars contre Ghaza, après une interruption de plus de deux mois, consécutive à un accord de cessez-le-feu. Depuis le 2 mars, l’occupant impose un strict blocus humanitaire dans l’enclave, interdisant l’entrée de l’aide humanitaire.
Bilan de l’agression : 53 939 morts et 122 797 blessés
Le bilan de l’agression israélienne contre la bande de Ghaza s’est alourdi à 53 939 morts et 122 797 blessés, ont indiqué, hier,les autorités sanitaires palestiniennes. Selon la même source, les corps de 38 martyrs et 204 blessés sont arrivés dans les hôpitaux de Ghaza au cours des dernières 24 heures. Pour la seule journée d’hier, au moins 23 palestiniens ont été tués et plusieurs autres blessés dans des bombardements de l’armée d’occupation sioniste sur la bande de Ghaza. Sept personnes sont mortes à la suite de bombardements aériens ayant visé la maison de la famille Daqadans la ville de Jabaliya, dans le nord de Ghaza, a indiqué Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile. Il a souligné que certains corps étaient «carbonisés».
Plusieurs personnes sont sous les décombres, alors que la Défense civile palestinienne ne dispose ni d’équipement de recherche ni de matériel lourd pour soulever les gravats, sauver les blessés ou extraire les corps, a-t-il ajouté. Aussi, deux autres personnes sont décédées, dont une femme enceinte de sept mois, dans une frappe israélienne sur le camp de déplacés de Nousseirat, dans le centre de Ghaza, a-t-il affirmé, précisant que les médecins ont essayé de sauver l’enfant, «mais il est mort».
Le porte-parole a également fait état de la mort de cinq membres d’une même famille après une frappe aérienne à Deir Al Baleh (centre), de trois autres personnes à Beit Lahia (nord) et de trois autres dans deux localités du gouvernorat de Khan Younès (sud) dans les mêmes circonstances.M. A.
Israël a exécuté 221 journalistes depuis le 7 octobre
Le journaliste palestinien Hassan Madjdi Abou Warda et plusieurs membres de sa famille ont été assassinés, hier, dans une frappe aérienne de l’armée d’occupation sur Jabaliya, dans le nord de la bande de Ghaza, rapporte l’agence de presse palestinienne Wafa. L’armée israélienne a ciblé, dans une attaque aérienne, le domicile du journaliste à Jabaliya Al Nazla, précise Wafa, qui cite des sources médicales. La mort de Abou Warda porte le bilan des journalistes tués suite à l’agression israélienne contre Ghaza à 221, depuis le 7 octobre 2023, ajoute la même source, relevant que des centaines d’autres ont été blessés ou arrêtés. M. A.
Neuf frères et sœurs tués dans une frappe
Le summum de l’horreur : neuf enfants d’un couple de médecins palestiniens ont été tués, vendredi, lors d’un raid de l’armée israélienne sur Khan Younès. Ils avaient entre 1 et 12 ans. «Vendredi 23 mai 2025, nos équipes ont transféré (à l’hôpital) les corps de neuf enfants, dont certains étaient carbonisés, de la maison du Dr Hamdi Al Najjar et de son épouse, le Dr Alaa Al Najjar», a déclaré à l’AFP Mahmoud Basal, porte-parole de la Défense civile palestinienne, selon qui l’occupant israélien a ciblé leur maison dans le quartier Gizan Al Najjar à Khan Younès. Dans des décombres encore fumants, les secours sortent, un à un, les corps d’enfants carbonisés.
Neuf frères et sœurs ont été assassinés, le plus jeune n’avait pas encore un an. Leurs parents sont médecins. Quand il est sorti des décombres, vivant, le père ne savait pas que neuf de ses enfants sont morts. Emmené à l’hôpital, celui qui sauvait des vies devient victime de la guerre. Il est dans un état critique, tout comme son fils, Adam, 11 ans, le seul survivant de la fratrie. Ce énième crime israélien est un acte d’une incroyable barbarie qui a choqué, encore plus, la communauté internationale. L’émotion est grande au sein de l’opinion publique, terrifiée par la cruauté d’une force d’occupation coloniale dont les exactions défient toutes les normes humaines. M. A.